Effectif détaillé piano

Date de composition 2003

Durée 15 minutes

Editeur Lemoine

..mais les images restent… est tiré du concerto pour piano Abschied créé au festival de Salzbourg en août 2001. 

Ce concerto est fortement associé au souvenir et à l’histoire de mon père disparu au moment de la composition de l’oeuvre. Je pense régulièrement à mon père. Et ce qui reste, finalement, ce sont les images. Son visage. Ce sont moins des choses dites, des paroles, moins des situations, des moments, que des images… D’où l’idée d’employer ce titre. 

Reprendre la partie soliste d’un concerto, c’est aussi lui redonner une sorte d’intimité, lui conférer un nouvel éclairage. “L’image”, ce son du piano (le personnage principal) qui se perpétue jusqu’à l’extinction de la pièce, par-delà même les bruissements de l’orchestre, est partiellement reprise ici. L’idée consiste d’abord à se rapprocher du soliste comme on s’arrête sur une oeuvre picturale, pour en percevoir le détail. Déjà dans le concerto, il s’agissait plus d’un positionnement du piano face à la grande “fresque” orchestrale que d’une opposition radicale entre le pianiste et l’orchestre. Ainsi le travail de composition a-t-il essentiellement consisté à redistribuer les interventions de l’orchestre dans la partie de piano, à trouver un nouveau dosage entre le sujet et le fond. Le fait d’avoir composé préalablement le concerto m’a facilité la tâche. 

J’éprouve en effet beaucoup de peine à écrire pour le piano. En l’occurrence, je dirais que le “choc” de l’écriture avait déjà eu lieu. Mais si je l’ai fait, c’est aussi par amitié pour Marino Formenti envers qui, pour différentes raisons, je me sentais redevable depuis longtemps. 
 
Michael Jarrell