Effectif détaillé clarinette / flûte / basson / accordéon / trombone / violon / violoncelle / percussions

Création EOC 

Date de création 2017

Date de composition 2017

Durée 5 minutes

Au rivage de l’instant est une pièce qui m’a été inspirée par une promenade que j’ai faite une fois en Haute-Saône au pays des milles étangs, au mois de décembre 2016. Je m’étais promené près d’étangs qui étaient gelés par le froid hivernal. La lumière du soleil, les arbres et les hautes herbes se reflétaient dans le miroir de l’eau figée. Puis, je me suis amusé, avec d’autres personnes qui se promenaient avec moi, à jeter des pommes de pin, des cailloux plus ou moins gros et toutes sortes de projectiles issus de la nature sur la glace pour entendre le son que ça faisait. Le choc faisait vibrer l’épaisse couche de glace et un bruit, similaire à une taule que l’on secoue, résonna dans le silence de l’hiver. Seul un héron qui passait par là fit rompre le sentiment de fixité que la nature nous renvoyait.

La pièce que j’ai écrite tente de parler de cette fixité de la nature qui s’endort, qui hiberne l’hiver une fois arrivé. Mais tout n’est pas entièrement endormie, comme l’eau qui, sous la glace, continue de vivre et, peut-être, tente de se libérer du froid dans l’impatience du printemps suivant. 

Au rivage de l’instant, c’est l’idée de mouvement de cette nature qui continue malgré tout de bouger, de vivre, que ce soit l’eau sous la glace, les arbres qui se balancent sous le vent glacial, etc., mais c’est aussi le sentiment que tout est figé par le froid, comme endormie.

Enfin, l’idée de départ était de tenter de reproduire le son des projectiles que nous lancions sur la glace, rompant ainsi le silence environnant. Mais, finalement, je pense que l’on peut essayer dit voir l’action du geste qui lance quelque chose et l’idée de rupture qui s’ensuit quand l’objet tombe sur la glace, si l’on veut l’interpréter ainsi, la pièce peut répondre à cette représentation : tout semble statique, ou presque, puis à un moment, le fracas de l’objet lancé retentit et agite le paysage avant de retomber dans le silence progressivement.  

Simon Marsan

 

Création le 29 novembre 2017 à l’Opsis – Pôle culturel (Roche la Molière) dans le cadre de l’évènement Maintenant Musiques ! avec des élèves du Conservatoire Massenet (Saint-Etienne), du Conservatoire à rayonnement communal (Rive-de-Gier), du Centre musical municipal (Roche la Molière), et Hervé Cligniez (clarinettiste de l’EOC).